top of page

Les symboles

Question : Je puise de la force dans ma concentration sur un symbole. J’appartiens à un groupe qui encourage cette pratique. Est-ce une illusion ?

N'appartenez à rien ! Monsieur, voyez-en la raison : nous ne pouvons rester seuls, nous voulons un soutien, nous voulons la force des autres, nous voulons nous identifier à un groupe, à une organisation. La Fondation Krishnamurti n’est pas une organisation de ce genre, elle n'existe que pour publier les livres, etc. Mais il y a cette idée que nous devons faire partie de quelque chose, car appartenir à quelque chose nous donne de la force.


L'auteur de la question dit qu'il en puise dans sa concentration sur un symbole. Nous avons tous des symboles. Le monde chrétien est plein de symboles et d ’images, de concepts, de croyances, d ’idéaux, de dogmes, de rites, et il en va de même en Inde. Ainsi, lorsqu’on appartient à un groupe important dont tous les membres adorent le même symbole, on y puise une force immense ; cela crée le sentiment qu’on comprend enfin quelque chose au-delà du symbole.


Voyez comment fonctionnent nos esprits : d’abord, nous inventons le symbole — l’image dans l'église ou le temple, ou les lettres dans la mosquée ; puis nous vénérons ce que nous avons créé avec notre pensée, et nous y puisons de la force. Voyez ce qui se passe. Le symbole n'est pas la réalité. Celle-ci n'existe peut- être pas, mais le symbole nous satisfait et le regarder, y penser, être avec lui nous donnent de la vitalité. Assurément, ce qui a été créé par la pensée doit être une illusion. Si vous m’érigez en gourou — je refuse d’en être un, c’est trop absurde, car je vois comment les adeptes détruisent le gourou et le gourou ses disciples — mais si vous vous forgez une image de moi, de l’orateur, alors toute cette affaire se met en branle ; pour moi, c’est une abomination.


Ici, c’est la pensée qui est fautive. Toutes les images qu’elle a créées dans les églises, les temples, les mosquées ne sont pas la vérité, la réalité. Les prêtres et nous-mêmes les avons inventées : elles sont issues de notre peur, de notre anxiété et de notre incertitude de l’avenir. Nous avons créé un symbole auquel nous nous sommes laissés prendre. Rendez-vous compte d’abord que la pensée va toujours créer ce qui procure une satisfaction psychologique, ce qui réconforte. L’image rassurante est une grande consolation ; elle peut être une illusion totale — et elle l’est — mais elle réconforte, par conséquent nous ne regarderons jamais au-delà de l’illusion. - Jiddu Krishnamurti


Note 42 – Les symboles - Questions et réponses

Archives

G.S.N. - Groupe Serge Newman - Créateur du site Jiddu Krishnamurti - clscarre@gmai.com

bottom of page