L'aide aux autres
Question: J’ai été membre d’un groupe Gurdjieff. Je trouve que cela m’a donné une assise pour mieux comprendre ce que vous dites. Devrais-je continuer à adhérer à un tel groupe afin, si possible, d’aider d’autres personnes comme on l’a fait pour moi ? Ou bien un groupe conduit-il à la fragmentation ?

Krishnamurti: Voilà une idée extraordinaire, d’aider les autres, comme si la compréhension, la beauté, l’amour et la vérité vous appartenaient — tout un monde d’ordre et aussi ce grand, cet immense sentiment de totalité. Si cela vous était acquis, vous ne parleriez pas d’aider les autres.
Pourquoi vouloir appartenir à quelque chose ? — à une secte, à un groupe, à un corps religieux ? Est-ce parce que cela nous donne de la force ? Que nous ne pouvons subsister seuls ? Le mot « seul », en anglais, signifie «tout en un ». Parce que nous avons besoin d’encouragement, besoin de quelqu’un qui nous dise que nous sommes sur la bonne voie ? L’auteur de la question déclare : appartenir à un certain groupe m’a aidé à vous comprendre. Comprendre quoi ? Moi ?
Veuillez vous arrêter à cela. Comprendre ce que nous disons ? Avons-nous besoin d'interprètes pour comprendre ce dont nous parlons ? — être bon, aimer, ne pas sentir qu’on appartient à une nationalité ? Avons-nous besoin de quelqu’un pour nous le dire ? Pourquoi dépendons-nous des autres — qu'il s’agisse d’une image dans une église, un temple, une mosquée, ou du prédicateur, ou du psychologue ? Pourquoi dépendons-nous des autres ? Si nous en sommes psycho logiquement tributaires, nous devenons des personnes de seconde main, ce que nous sommes.
Toute l’histoire de l'humanité réside en nous ; elle ne se trouve pas dans les livres, sauf pour les événements extérieurs ; toute l’histoire est ici et nous ne savons pas la lire. Comprenez-vous ce que je dis ? Vous êtes le livre. Si vous en êtes le lecteur, il n'a pas de sens ; mais si vous êtes le livre qui vous montre et vous raconte l'histoire, alors vous ne dépendez de personne, vous êtes votre propre lumière. Pour l’allumer, nous attendons tous une flamme, le feu d’un autre. C'est peut-être pourquoi vous êtes tous ici. C'est là qu'est la tragédie, parce que nous sommes incapables de voir clairement tout seuls. Avant d'aider les autres, ayons une vision claire, pour l'amour de Dieu ! Sinon, cela revient à être un aveugle en conduisant un autre. - J.K.
Note 48 – L'aide aux autres - Questions et réponses