top of page

Vision mécanique de la vie

Il existe une vision mécaniste de la vie selon laquelle l'homme n'étant que le produit de l'environnement et de diverses réactions, perceptibles aux sens et à eux seuls, cet environnement et ces réactions devraient être sous le contrôle d'un système efficace d'organisation qui permette à l'individu de fonctionner uniquement dans les limites du cadre fixé par ce système. Il faut que vous saisissiez bien la pleine signification de cette conception mécaniste de l'existence, qui n'envisage aucune entité suprême, transcendante, ni rien qui ait une continuité.


Cette vision exclut toute espèce de survie après la mort, la vie n'étant qu'un bref passage avec pour seule issue l'anéantissement. L'homme n'étant rien d'autre que le résultat de réactions au milieu ambiant, et son unique préoccupation étant un désir égoïste d'assurer sa propre sécurité, il a contribué à créer un système fondé sur l'exploitation, la cruauté et la guerre. Dans cette optique, les activités de l'homme ne peuvent être guidées et orientées que si l'on modifie et si l'on maîtrise l'ensemble de son environnement.


D'autres, au contraire, pensent que l'homme est d'essence divine, que son destin est contrôlé et guidé par une Intelligence suprême. Ils affirment être à la recherche de Dieu, de la perfection, de la libération, du bonheur, d'un état d'être dans lequel tout conflit subjectif aurait cessé. Cette croyance en une entité suprême guidant la destinée humaine est basée sur la foi. Selon eux, c'est cette entité transcendante - ou cette intelligence suprême - qui a créé le monde ; et le « je », l'ego, l'individu a une permanence en soi, une qualité éternelle.


A certains moments, vous pensez que la vie est mécanique, et à d'autres - les moments de souffrance et de confusion - vous vous tournez de nouveau vers la foi, vers un être suprême qui puisse vous guider et vous aider. Vous vacillez entre deux pôles opposés, alors que ce n'est qu'en comprenant l'illusion des contraires que vous pourrez vous affranchir des limitations et des barrières qu'ils constituent.


Vous vous imaginez souvent en être libéré, mais on ne peut être radicalement libre de tout cela que lorsqu'on comprend pleinement le processus qui est à l'origine de ces limites, et qu'on y met fin. On ne peut absolument pas appréhender le réel, comprendre ce qui est, tant que se perpétue ce processus d'ignorance qui n'a point de commencement. Lorsque ce processus - qui se perpétue spontanément grâce à l'activité d'un désir sciemment entretenu - lorsque ce processus cesse enfin, alors est ce qu'on peut appeler la réalité, la vérité, la félicité.


Chapitre 02 Eddington, le 12 juin 1936 - A propos de Dieu, 02/01/2017Extrait du rapport authentique de la première causerie publique à Eddington, Pennsylvanie, le 12 juin 1936, in Collected Works of J. Krishnamurti, vol. III, Krishnamurti Foundation of America, 1991.

Archives

G.S.N. - Groupe Serge Newman - Créateur du site Jiddu Krishnamurti - clscarre@gmai.com

bottom of page