Le constat de nos erreurs
Au cours des âges, l’homme a toujours cherché un quelque-chose, au-delà de lui-même, au-delà du bien-être: un quelque-chose que l’on appelle Dieu, ou la réalité, ou l’intemporel, que les contingences, la pensée, la corruption humaine ne peuvent altérer.
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L’homme s’est toujours posé, au sujet de l’existence, la question fondamentale: « De quoi s’agit-il? La vie a-t-elle un sens? » Plongé dans l’énorme confusion des guerres, des révoltes, des brutalités, des incessants conflits religieux, idéologiques, nationaux, il se demande, avec un sens intime de frustration, comment en sortir, que veut dire vivre, et s’il n’existe rien au-delà.
Et ne trouvant pas cet innommable aux mille noms qu’il a toujours cherché, il a recours à la foi en un Sauveur ou en un idéal: à la foi qui invariablement suscite la violence. En cette perpétuelle bataille que l’on appelle vivre, on cherche à établir un code de comportement adapté à la société, communiste ou prétendument libre, dans laquelle on a été élevé.
Nous obéissons à certaines règles de conduite, en tant qu’elles sont parties intégrantes de notre tradition, hindoue, islamique, chrétienne ou autre. Nous avons recours à autrui pour distinguer la bonne et la mauvaise façon d’agir, la bonne et la mauvaise façon de penser. En nous y conformant, notre action et notre pensée deviennent mécaniques, nos réactions deviennent automatiques. Nous pouvons facilement le constater en nous-mêmes.
Livre - Se libérer du connu - Chapitre 1 - La recherche humaine ; Les esprits torturés ; L’orientation traditionnelle ; Le piège des bien-pensants ; L’être humain et l’individu ; Le conflit de l’existence ; La nature fondamentale de l'homme ; La responsabilité ; La vérité ; Se transformer soi-même ; Comment on dissipe l'énergie ; Se libérer de l'autorité. – Jiddu Krishnamurti