Ecoles et fondations
Question : Vous vous êtes tellement prononcé contre les organisations, pourquoi avez-vous des écoles et des fondations ? Et pourquoi parlez-vous ?

J.K. : Un groupe de personnes parmi nous a jugé nécessaire d’avoir une école. « Ecole » vient du mot grec qui signifie « loisir » — loisir pendant lequel on peut apprendre, un endroit où étudiants et professeurs peuvent s’épanouir, où on peut former une future génération. Car c'est là le but des écoles : ce n'est pas simplement de transformer des êtres humains en instruments mécaniques et techniques — bien que le travail et les carrières soient utiles — mais aussi de leur donner l'occasion de s'épanouir en tant qu'êtres humains, sans peur, sans confusion, avec grande intégrité.
Comment former un tel être humain, qui soit «bon »? J'utilise le mot «bon » dans son sens propre, pas dans le sens de « respectable », mais pour désigner un être humain total et non fragmenté, morcelé. Bien qu’il soit très difficile de trouver des professeurs qui soient «totaux », nous essayons en Inde, où il y a cinq ou six écoles, en Californie, au Canada et ici, en Angleterre, de faire en sorte que ces écoles soient de véritables centres de compréhension — de compréhension de la vie. De tels endroits sont nécessaires, c’est le pourquoi de ces écoles.
Nous ne pouvons pas toujours réussir, mais peut-être qu'au bout de dix ans, il en sortira une ou deux personnes qui seront des êtres humains totaux. Les fondations, en Amérique, au Canada, en Inde et ici n’existent que pour publier des livres, organiser ces réunions, aider les écoles, et non comme centres d’ « illumination » — et toutes ces sornettes. Et personne n'en tire aucun bénéfice matériel.
Pourquoi je parle ? On m’a souvent posé la question : « pourquoi continuez-vous à gaspiller votre énergie au bout de cinquante ans, alors que personne ne semble changer ? Pourquoi prendre cette peine ? Est-ce une forme d’accomplissement ? Puisez-vous de l’énergie dans le fait de parler de ces choses — ce qui vous fait dépendre de l’auditoire ? » Nous avons étudié la question plusieurs fois.
Tout d’abord, je ne dépends pas de vous en tant que groupe qui vient écouter l’orateur. Celui-ci n’est pas attaché à un groupe particulier et n’a pas besoin de réunion. Alors, quel est le motif ? Je crois que si on voit quelque chose de vrai et de beau, on a envie d’en parler aux autres, par affection, par compassion, parce qu’on les aime. S'il y en a que cela n’intéresse pas, cela ne fait rien, mais ceux que cela intéresse peuvent se réunir. Pouvez-vous demander à la fleur pourquoi elle pousse, pourquoi elle parfume ? C’est pour la même raison que parle l’orateur. - J.K.
Note 39 – Ecoles et fondations - Questions et réponses